Anna-Kaisa Meklin

Anna-Kaisa Meklin, *1979 en Finlande, vit et travaille à Bâle (Suisse)
Période de résidence : juillet à septembre 2019
Musicienne et multi-instrumentiste

Bourse de la République et du canton de Genève

Anna-Kaisa ancre sa pratique musicale dans une approche interdisciplinaire. Elle apprécie combiner différents styles musicaux et inclure dans ses créations d’autres médiums et éléments performatifs tels que des textes, des vidéos, etc. Ses projets évoluent souvent par la rencontre de langages musicaux, comme celui la musique ancienne et ceux de la musique expérimentale ou improvisée. Elle fait partie des ensembles d’improvisation et d’expérimentation InsubMetaOrchestra et UnorthodoxJukeboxLargeEnsemble, et joue régulièrement avec d’autres formations actives sur la scène expérimentale. Elle a étudié la musique ancienne et l’improvisation libre à l’Académie de Musique de Bâle et a suivi un cursus en études de genre et en théologie à l’Université de Bâle.

Statement

«Je pense que la notion de créativité conceptuelle – qui inclue la pratique musicale – est aujourd’hui une nécessité et une opportunité pour l’être humain. Ainsi une partie de mon travail conceptuel en tant que musicienne consiste à trouver des idées sur la manière de créer collectivement de la musique, sans notion de hiérarchie, en m’appuyant sur mes expériences personnelles. Pour ma résidence à Genève, je pense plus particulièrement développer mes recherches avec l’InsubMetaOrchestra. Mon travail est axé sur une remise en question de l’importance d’un protagoniste lors de la création d’une œuvre (participation active/passive). Le processus que je souhaite mettre en œuvre est de créer un champ sonore avec des interactions entre différents éléments/protagonistes, les sons environnants, des textes, etc. La voix occupe une place prépondérante dans mon travail, et ce dans un concept large qui se reflétera à différents niveaux de mon travail. Il y a aussi un lien patrimonial et historique avec mon instrument de prédilection, la viole de gambe, qui fait souvent référence à la voix humaine. Et il y a aussi une certaine dimension post-humaniste où mes recherches tendent vers des explorations autres des voix humaines. Comment la voix sonne-t-elle aujourd’hui, dans un contexte abstrait de beauté et d’abjection, et dans celui de la numérisation? Je suis particulièrement intéressée par la recherche de la frontière qui nous permet de distinguer un son humain / acoustique ou acoustique / électronique.  À quel point un son doit-il être dépersonnalisé pour ne plus être ressenti comme celui produit par un humain? Ensuite, il y a également un niveau qui touche la performance dans son ensemble et son environnement. Quel est le rôle d’un auditeur – l’acte d’écouter? L’utilisation d’enregistrements crée par exemple à la fois une fonction de connexion et d’observation. L’idée est donc de créer une archive de sons reflétant la voix humaine d’un point de vue spécifique dans un contexte donné. Les enregistrements sont transportables facilement et servent donc ma recherche autour d’une performance nomade qui puisse s’adapter facilement à différents contextes. Mon approche pragmatique de ma résidence à Genève comprendra des improvisations, des enregistrements in situ, des travaux sur des textes et des travaux techniques, qui me permettront de mettre en place la base d’une configuration pour la création de performances multidimensionnelles.»

Site internet: www.annakaisameklin.com