Embassy of Foreign Artists     

Hilary Balu

*1992 à Kinshasa (République démocratique du Congo), vit et travaille à Kinshasa
Période de résidence : avril à juin 2019
Artiste

En collaboration avec Pro Helvetia Johannesburg

Hilaire Balu Kuyangiko a obtenu un diplôme en beaux-arts à l’Académie des beaux-arts de Kinshasa et collabore avec Kin Art Studio (KAS). Après avoir obtenu son diplôme, Balu s’est plongé dans les techniques de sculpture sur bois traditionnelles utilisées dans la sculpture de figures ancestrales. Sa pratique multidisciplinaire est basée sur la réappropriation et la contextualisation de l’esthétique et la philosophie des mythes ancestraux/Kongo à la croisée des iconographies mondiales faisant référence entre autres aux langages symboliques du pouvoir contemporains, à l’histoire de l’art occidentale et à la culture populaire véhiculée par la globalisation contemporaine. En effet, son approche cherche, à révéler les conséquences du colonialisme et de la globalisation tant sur l’identité individuelle que sur l’identité collective africaine. L’objectif de ma pratique s’articule autour d’une critique acerbe de la violence faite aux civilisations africaines par la colonisation et le néo-colonialisme. D’autres part , son travail décrit comment les anciennes divinités Kongo se voient aujourd’hui transformer de ce qu’il qualifie des « nouveaux dieux » du monde consumériste symbole « du chaos capitalistes » caractérisé par des personnages des bandes dessinées Marvel et DC et de l’univers Disney,etc .

Son travail a été présenté  dans différentes expositions telle que  « Kinshasa 2050 » organisée par à l’institut français de Kinshasa,« Congo Star »en Autriche au Musée de Graz, « Kinshasa chroniques urbains » en France au musée de MIAM à Sète, « Young Congo » au Kin ArtStudio à Kinshasa. Ses œuvres a été acquise par la collection Wits Art Museum (WAM) de Johannesburg lors de sa résidence et son exposition solo en 2018 dénommée « Anciens dieux, Nouvelles énigmes » organisé par Wits université du département de l’histoire de l’art.

 

Projet

Pour ma résidence à Genève j’explorerai  mon  projet qui s’intitule « Faire ou mourir : au-delà de la réalité »un projet qui vise à croiser et interpénétrer  deux formes de savoir : d’une part l’appropriation des chefs d’œuvres de Francisco Goya avec son œuvre « El tres de mayo » et d’Eugène Delacroix avec son œuvre « Le massacre de Scio » qui traduisent l’idée du massacre et de la résistance du peuple. D’autre part la réappropriation de la philosophie du Nkisi Mangaaka /Kongo interprétée par le Ntandu et le Ndibu dont la statuette chargée incarne un pouvoir surnaturel pour lutter et résister spirituellement contre les esprits négatifs qui attaquent la communauté.

En effet, ces deux formes de savoirs s’entremêlent pour faire face à cette tragédie sociale que traverse la population congolaise. La violence dans notre société est endémique et omniprésente. Aujourd’hui, indéniablement, les corps des Congolais sont affectés à cause des ressources naturelles dont le pays regorge et qui attirent les convoitises. « Faire ou mourir : au-delà de la réalité » réinvesti et ré-contextualise ces deux savoirs pour défier la perception de la domination et de la sauvagerie du système consumériste qui détruit physiquement, spirituellement et culturellement le système de valeur  des  africains en générale et le peuple Congolais en particulier. Ce projet consiste à représenter une installation entre peinture, sculpture et gravure qui se confrontent : il consiste, d’une part, à représenter quatre peintures réinterprétant les chef- d’œuvres citées plus haut en insérant les situations actuelles des Congolais au contexte historique de ces peintures tout en mettant en contraste les rôles de chaque personnage et en donnant un caractère héroïque et humoristique aux victimes du massacre. Ces personnages auront une inscription des différents symboles du pouvoir sur leurs vêtements. D’autre part, ces peintures seront reliées les unes aux autres par différentes statuettes Nkisi.

Ce projet soumis pour la résidence à EOFA Genève tente de réinvestir l’histoire comme un socle qui vient ajuster et appuyer la réalité actuelle du Congo (RDC) tout en interrogeant notre vision particulière de l’actualité et la place de l’art dans notre situation actuelle.


Année de résidence :