Embassy of Foreign Artists     

RASHAYLA MARIE BROWN

ART & CITOYENNETÉ

*1982 à Toledo (Etats-Unis), vit et travaille à Chicago (Etats-Unis)
Période de résidence : octobre à décembre 2021
Artiste et chercheuse

Bourse de la République et du canton de Genève

L’artiste chercheuse Rashayla Marie Brown exerce une pratique de studio « indisciplinée » impliquant la photographie, la performance, l’écriture, l’installation et la vidéo. Éternelle nomade qui a déménagé à vingt-quatre reprises, elle a débuté sa pratique à Londres, en tant que poète. L’œuvre de RMB a été présentée à l’international, notamment à la Tate Modern de Londres, au Krabbesholm Højskole de Copenhage, au Turbine Hall de Johannesburg; et sur commission : au Bemis Contemporary de Omaha, au Museum of Contemporary Art de Chicago, au Museum of the African Diaspora de San Francisco, ainsi qu’au Rhodes College de Memphis. Elle est titulaire d’un diplôme de la Northwestern University, de la School of the Art Institute of Chicago ainsi que de Yale University. Elle a été la première Directrice de la Diversité du département de l’histoire de l’Art de Chicago.

Statement

Le projet de film et de performance que je propose, Rage to Master, tente de décoloniser les canons de l’histoire de l’art et de décentrer le fétichisme de la marchandise que l’on trouve aussi bien dans le milieu universitaire que celui de l’activisme, de la performance ou du cinéma. Le projet a vu le jour lorsque j’ai été invitée à participer à la rétrospective de Kerry James Marshall, Mastry, au Museum of Contemporary Art. Ma question est simple mais vaste – Qui a le droit d’être artiste? Le projet se sert des philosophies qui se cachent derrière les cultures pre-modern, souvent reléguées vers les sections géographiques des musées, bouddhiste, autochtone, islamique et yorouba, afin de structurer une nouvelle épistémologie destiné à un art qui dépasse la modernité européenne.

La partie filmique du projet critique le désir des biennales de créer des stars, tout comme celle des musées de désigner les artistes comme des maîtres, ce qui mène bien souvent à l’exclusion des femmes racisées. La partie performance de Rage to Master se construit autour de la diffusion d’informations concernant les contrats de propriétés et d’acquisition d’oeuvres d’art, principe durablement enraciné au sein des musées coloniaux et des foires internationales, afin d’aider les artistes à regagner davantage d’autonomie à l’intérieur d’un système conçu pour qu’ils deviennent des marchandises. Rage to Master ne propose pas de placer des artistes anciennement colonisés en concurrence avec des artistes européens, ou, comme c’est souvent le cas dans l’enseignement artistique, de les reléguer aux notes de bas de page. Au lieu de cela, il emploie l’outil du doublage, de contrats légaux, de rituels inspirés de l’époque pré-moderne et une absurde performance à la Fluxus pour étendre la décolonisation en un processus d’imagination collective. Cette dernière sera documentée au sein même du film. .

 

Site internet: www.rmbstudios.com


Année de résidence :