Embassy of Foreign Artists     

ILONA RUEGG

ART & TERRITOIRE

Née en 1959 à Rapperswil, Suisse

Période de résidence : de septembre à octobre 2023

 

Je pense qu’il y a un besoin de nouveaux outils de conscience et d’action dans un monde de vie futur dans lequel nous devons encore grandir.

Je privilégie les objets, les matériaux et les processus avec lesquels l’homme a une relation de longue date et qui, consciemment ou inconsciemment, ont une place dans sa mémoire. Les choses peuvent sortir de leur contexte et de leur fonction d’origine, se reformer de manière lâche et former ainsi de nouvelles possibilités. Je fais confiance aux objets créés par l’homme et les utilise en tant que tels ou leurs parties, sans jugement de valeur, dans une nouvelle économie qui révèle leur potentiel inhérent.

 

Projet : Je souhaite explorer photographiquement le monde matériel du quartier dans une proximité extrême, jusqu’au point où il n’est plus reconnaissable et commence à parler d’espaces potentiels. Les sujets pourraient être des points significatifs, soit des nouvelles activités de démolition et de construction, soit des structures de l’ancien quartier qui est sur le point de disparaître. En zoomant, d’autres aspects de la matière peuvent devenir importants, qui ne sont pas soumis à la solidité et à la gravité. Une partie de la réalité et de la matière devient soudain libre de toute échelle. Confronter le public du quartier de cette manière ouvre la voie à de nouvelles interprétations de la problématique de la disparition. – L’apparition de nouveaux espaces et contextes devient plus importante

2.) J’imagine que je pourrais approcher le Non Vu aussi d’une autre manière, en cherchant un regard qui ne voit pas assez. La nuit, les structures des chantiers, des immeubles à démolir ou du voisinage qui est en train de disparaître apparaissent très différemment. Quand on ne voit pas en détail, on commence à interpréter, chacun à sa manière. Des choses

peuvent se révéler qui ne sont pas vraiment là, mais qui se trouvent dans les archives de la mémoire personnelle ou collective, ou qui proviennent de l’arsenal des désirs refoulés. Ces révélations peuvent être un puissant sujet de conversation. Dans l’obscurité, une étrangeté qui ne peut être révélée devient inquiétante. Le fait de supporter un tel sentiment peut permettre d’ouvrir de nouvelles perspectives, non reconnues auparavant.

3.) Une autre approche possible est la modélisation des sujets trouvés au paragraphe 1. Normalement, les modèles sont créés avant que quelque chose ne soit réalisé, afin d’avoir une représentation de ce qui n’est pas encore ou une idée de ce qu’il pourrait être. Dans ce cas, il s’agirait des modèles éphémères de disparition ou de transformation. Avec un certain nombre de ces modèles, il serait possible de créer une maquette pour un nouveau quartier virtuel, qui serait toutefois basée sur des faits concrets enregistrés sur le terrain. Ce modèle pourrait servir de contre-projet métaphorique qui susciterait des discussions.

Ces propos ont été tenus sans que j’ai eu l’occasion de me rendre sur place et de vivre personnellement la situation de cette phase de transition. Si je devais avoir l’occasion de contribuer au projet Art et Territoire, une expérience personnelle quotidienne dans le quartier PAV serait indispensable et surtout avoir l’occasion de rencontrer les habitants ou les petites entreprises. Tout ça influenceraient la forme du travail.

https://www.ilonaruegg.com/


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