FLEURYFONTAINE
fleuryfontaine forme un duo d’artistes travaillant sur la place que chacun et chacune occupe dans les environnements néo-libéraux, artificiels et sécurisés qui conditionnent nos comportements, nos corps, notre rapport au monde et aux autres. Leur travail se décline sous la forme d’installations, de sculptures, de performances, de jouets-vidéos, de films et d’images générées numériquement.
Diplômés de l’École d’Architecture de Paris Malaquais en 2008, Galdric Fleury et Antoine Fontaine entament un cursus à l’École d’Arts de Paris-Cergy en 2010 où leur pratique en duo devient exclusive, sous le pseudonyme fleuryfontaine. Ils sont diplômés du Fresnoy en 2020.
Sélectionnés lors du Salon de Montrouge en 2015, puis à Jeune Création à la Galerie Thaddaeus Ropac la même année, ils alternent les résidences entre Bruges, Séoul, Londres, Lisbonne, Tokyo, et les expositions dans des lieux aussi variés que Glassbox, isthisit?, Frankfurter Kunstverein ou Amado Art Space à Séoul. Le duo s’intéresse également au film, et se voit sélectionnés en 2021 au festival Visions du Réel à Nyon (Suisse), ainsi qu’au Festival d’Annecy en France.
Projet
Le 21 mai 2019, les députés Suisses Guy Mettan, Pierre Bayenet et Bertrand Buchs ont présenté au Grand Conseil de la République et canton de Genève, une résolution visant à interdire l’exportation par la Suisse du LBD vers la France, dont la police fait usage « de façon jugée abusive par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, ce dernier ayant constaté « de multiples blessures de guerre infligées à des civils désarmés » ». Ces députés notent « la violation manifeste de la Convention de Genève par la France ».
Huit mois après cette proposition de résolution, le journal français Libération présentait en une de sa version papier le portrait d’un jeune homme regardant les lecteurs de son unique œil. Voilà un an et demi qu’il a perdu l’autre en fuyant la police française qui lui a tiré au visage avec un LBD 40.
Nous avons réalisé cette enquête prouvant l’usage abusif de la force par la police française, au sein de l’association d’expertise indépendante Index et en partenariat avec Libération. Nous souhaitons développer un court-métrage présentant un tout autre point de vue sur l’événement, dépassant le simple traitement journalistique pour se concentrer sur la victime, sa parole, l’émotion ressentie, le rapport au corps, mis en balance dans l’espace architectural et politique français.
Il y a beaucoup à dire sur le racisme structurel en France, l’usage des armes létales et «non létales» par sa police, comment un système s’organise pour réprimer, mutiler, torturer, tuer. Les liens avec la Suisse et la société Brügger & Thomet, fabricant des armes telles que le LBD40, tout comme la remise en question de leur usage et leur dangerosité au sein de la société civile et parlementaire, sont autant questionnements que nous souhaitons aborder tout au long de notre résidence.
Année de résidence : 2022